07/12/2010


6 millions d’internautes en Algérie !

Internet : un moteur de développement économique et social

L’état des lieux sur l’internet dans notre pays, c’est autour de cette problématique qu’à eu lieu, hier, un débat à El Moudjahid, qui a regroupé M. Ali Kahlane, chef d’entreprise et président de l’Association des fournisseurs d’internet, M. Abdelhakim Meziani, directeur de la communication à Algérie Télécom, Mme Djouadi Fatima Zohra, directrice Relation grand public, dans la même entreprise (Algérie Télécom), Mme Bouhadda Rachida, directrice Reporting à Algérie Télécom, M. Azazeène Hamza, chef de division des opérations à Algérie Télécom.

Comment se retrouver dans une offre devenue aujourd’hui planétaire ? Comment régler le problème du contenu ? Les problèmes de convergence, les enjeux, avec un effet économique indéniable, voilà les interrogations qui sont apparues hier au centre de presse d’El Moudjahid sur l’internet et son évolution dans notre pays.

L’Algérie dans l’aventure de l’internet

On est dans l’aventure de l’internet en Algérie, relève M. Kahlane Ali qui estime que l’on a perdu beaucoup de temps, d’énergie aussi, et, par conséquent, d’argent. Et pourtant la population d’internautes a grandi.

De 50.000 internautes en l’an 2000, nous sommes 6 millions aujourd’hui. Nos voisins évoluent, on évolue avec eux bien que ce ne soit pas sur le même rythme. L’Algérie serait classée quatrième dans le Monde arabe. Notre taux de pénétration est d’environ 13%, 1,5 million sont sur Facebook. L’orateur relève qu’il y a un problème de contenu. Ce contenu qui devait venir de l’institutionnel, arrive d’en bas, et c’est tant mieux, relève M. Ali Kahlane. Par comparaison, au Maroc, il y a 11 millions d’internautes pour 33% de taux de pénétration, 2,5 millions. L’Arabie saoudite dispose de 40% de taux de pénétration, les Emirats Arabes Unis, de 74%, la Tunisie de 3,6 millions d’internautes et de 34% de taux de pénétration.

Beaucoup de choses se sont améliorées

M. Ali Kahlane reconnaît que beaucoup d’efforts ont été accomplis en Algérie. Sur les problèmes de qualité de service, de connexion ADSL, les choses se sont améliorées. Tout cela ne veut pas dire que la situation est réglée, soutient M. Ali Kahlane. Pour une population de 34 millions d’habitants, disposer de 13% de taux de pénétration seulement pose réellement problème. Il faut donc développer d’autres moyens.

Le contenu, une priorité

La grande question revient au contenu. Si on continue à donner de la connexion pour un contenu “sauvage” à partir des réseaux sociaux, cela aussi est un problème.  Ce dont on parle, c’est de contenu institutionnel beaucoup plus et pour cela il faut passer par des étapes, avoir des sites webs qui nous permettront d’évoluer. La question du contenu revient à dire qu’il s’agit-là d’une question centrale. Elle a été abordée dans ce sens par tous les intervenants.

Tendance à rechercher du contenu à l’international

Pour Mme Bouhadda Rachida, en général, les Algériens cherchent du contenu à l’international, or, il y a un besoin évident de développer un contenu algérien. S’agissant de la connexion ADSL, on avait, dit-elle, 50.000 abonnés en 2005. Ils sont 100.000 aujourd’hui. L’accès à internet s’est élargi aujourd’hui, il y a l’ADSL, le Wifi. Nous avançons dans le développement de la technologie. Il y a la réalisation de nombreuses formes d’investissement pour moderniser le réseau et assurer la couverture de nouveaux centres urbains ce qui nous amène à mettre en place de nouvelles technologies.

Les chantiers d’Algérie Télécom

Algérie Télécom ouvre de nouveaux chantiers liés à l’activité service et à la prise en charge de la clientèle, aux questions liées à la gestion de l’internet, de la sécurité, la cybercriminalité. Il y a donc beaucoup de chantiers avec une préoccupation essentielle : comment monter un contenu algérien pour que le développement de l’internet puisse constituer un moteur dans le cadre du développement économique et social ? Mme Djoudi Fatima Zohra a abondé dans le même sens, relevant les efforts faits pour conforter les réseaux, élargir la population d’internautes et améliorer le taux de pénétration. M. Kahlane a donné à ce sujet des chiffres saisissants qui montrent le retard pris par notre pays par rapport à d’autres qui nous sont proches, nos voisins immédiats, mais aussi des pays du Proche-Orient et du Golfe.

Développement des infrastructures, extension de réseaux

Pour M. Azazene Hamza, la stratégie d’Algérie Télécom, en matière de développement de l’internet repose sur trois axes géographiques, le développement des infrastructures et le lancement de nouvelles extensions du réseau. Lui aussi évoque le développement de nouveaux services. M. Azazene a également parlé de sécurité dans les connexions de la diversification des contenus liés à la traçabilité. Dans le débat, sur une question de la portée de l’internet, la portée quasi universelle de l’internet est aujourd’hui un fait palpable, fait remarquer M. Kahlane. Tout le monde en profite.

Le grand déficit en sites web

Sur une autre question allant toujours dans le sens du développement de l’internet, il est vrai, dit M. Kahlane, que s’agissant des sites web, c’est clair qu’il y a un grand déficit dans notre pays puisqu’un site est plus facilement hébergé à l’étranger. On n’a pas les capacité techniques. L’orateur regrette que le “.dz” ne fasse l’objet d’aucune promotion. Le contenu n’est pas référencié par le moteur de recherche quand on cherche une adresse, par exemple.

Le “.dz”, il faut savoir l’utiliser

Le “.dz”, existe, selon M. Kahlane. Il faut savoir l’utiliser. Pour lui, le Cerist n’a pas fait la promotion du “.dz”. Ce n’était pas sont métier. Il s’agit d’un organisme de recherche, plutôt.
C’est le “.dz” qui va permettre aux utilisateur de figurer à travers les versions affichées. Pour l’orateur, le “.dz” est important. C’est le contenu algérien qui est en jeu.

La sécurité, un volet sensible

Au sujet de la sécurité, suite à une question, Mme Bouhadda Rachida relève qu’il s’agit-là d’un volet extrêmement important. La protection des enfants est un aspect capital de ce point de vue.
L’oratrice a parlé de la réalisation d’une charte de l’internet. On s’est rendu compte, dit-elle, que les Algériens ne savaient pas qu’une solution de filtrage existait. Algérie Télécom a organisé pour cela des campagnes d’information et de sensibilisation.

Campagne de sensibilisation sur la sécurité

La première campagne a été lancée en 2009, une autre en juin 2010. Tout récemment, il y a eu à Alger la tenue de la semaine africaine des technologies de l’information et de la communication. Cette manifestation s’inscrivait, a rappelé le ministre en charge du dossier des TIC, M. Benhamadi Moussa, en droite ligne avec les ambitions de notre pays de réussir son processus de construction de la société de l’information et d’une économie fondée sur la connaissance à la faveur du programme national e-Algérie.

Le ministre a mis l’accent sur l’importance des TIC et leur rôle dans l’amélioration de la qualité de vie du citoyen symboliquement, une journée “zéro papier” a été initiée le 1er décembre dernier où les acteurs sociaux étaient invités à utiliser à outrance des communications électroniques, notamment la messagerie électronique, les services en ligne et les sites web dans leurs activités quotidiennes.

La protection des enfants est capitale

Concernant la protection des enfants face à l’utilisation de l’internet, l’oratrice note que les produits existent, mais cela ne remplacera jamais l’intervention parentale.
A Algérie Télécom, on travaille pour avoir une solution algérienne qui tienne compte de notre spécificité.

La disparition des ISP

A propos du coût d’accès à l’internet, suite à une question posée par M. Boufennara Nourredine, directeur de la communication à Algérie Télécom, M. Kahlane, en réponse, note que ce qui a fait disparaître les 100 ISP (Fournisseur nationaux d’internet), c’est la tarification d’Algérie Télécom.

Est-ce que le coût de l’internet est juste ? On ne peut répondre. M. Kahlane relève qu’il paye l’équivalent de 800 euros sous d’autres cieux, dit-il, c’est l’équivalent de 30 euros qui est dû, On travaille tous les jours pour que type de dysfonctionnement disparaisse. Algérie télécom agit dans le cadre de considérations que l’on peut comprendre, mais qui sont pénalisantes pour nous, assure l’orateur.

Des dysfonctionnements dans la tarification

Il y a bien des dysfonctionnements dans la tarification pour l’accès à internet. La tarification, cela découle d’une décision politique. Il y a quelque temps, il a été décidé de réduire de 50% le coût de l’ADSL, mais derrière cette décision il y a la gestion d’une entreprise, des travailleurs, une bande passante qu’on paye en devises. Pour M. Kahlane, les TIC sont devenues otages de la politique.

Le e-Algérie offre de réelles perspectives

L’orateur reconnaît cependant que des améliorations son perceptibles à travers la stratégie qui a été mise en place, celle de e-Algérie qui permettra, peut-être, aux professionnels de récupérer les TIC, contribuer à la modernisation des réseaux, au développement des applications. Dans son intervention, M. Abdelhakim Meziani relève que l’on a un peu tendance à la systématisation. Il évoque les efforts des pouvoirs publics pour la démocratisation de l’accès à internet et à celui du mobile. L’entrée des technologies de l’information et de la communication est une réalité tangible dans notre pays, dit-il.

Algérie Télécom, note son directeur de la communication, a été fragilisée à travers sa filiale Djaweb. M. Abdelhakim Meziani évoque la réduction de 50% sur ADSL.

1.540 communes connectées

Il note que 1.540 communes ont été connectées, mais les moyens ne sont pas en adéquation avec les objectifs. Les décisions à venir doivent tenir compte de cette réalité. M. Meziani note une amélioration dans le domaine des connexions. La qualité doit être palpable, dit-il. On dit que l’internet est cher dans notre pays, mais par rapport à quel pays arabe ? Il y a toute une campagne de désinformation, dit-il, lancée par certaines boîtes de communication étrangères parce qu’Algérie Télécom refuse de leur accorder de la publicité, alors ces boîtes font de la désinformation à l’égard de la réalité existant dans notre pays. On y trouve des chiffres invraisemblables. Quel impact aurait une publicité diffusée à l’étranger concernant nos activités ? S’il y a octroi de publicité, cela doit se faire pour des sociétés et entreprises nationales.
Au total, les chiffres qui sont publiés par ces boîtes étrangères ne sont pas représentatifs de la réalité.

53.000 km de fibre optique

Il existe 53.000 km de fibre optique, en réalité 70.000, si l’on compte l’ensemble du réseau national impliquant Sonatrach et d’autres entreprises. Il y a, pour rappel, 1.400 communes qui sont connectées. Pour M. Kahlane, pousser l’Etat à financer internet ne règle pas le problème. Au sujet des relations avec Algérie Télécom, M. Kahlane parle de partenariat, mais la tarification pose encore problème. La qualité de service est aussi évoquée par le président de l’AAFSI, qui regrette qu’une mentalité de monopole existe encore, qui consiste à nous faire patienter.
Pour l’orateur, Algérie Télécom est là pour gérer les infrastructures, les grands projets. Elle ne peut gérer le destinataire final.

6 millions d’abonnés pourront être connectés avec le retour des ISP

Pour M. Ali Kahlane, si les ISP reviennent sur le marché, ce sont six millions d’abonnés qui seront connectés d’ici 2013 ou 2014. On pourra aller jusqu’à 10 millions si les règles de la commercialité se mettent en place. Les clients paieront les services.

Pour M. Abdelhakim Meziani, il n’a jamais été question pour Algérie Télécom de détenir un quelconque monopole ou avoir une vision monopolistique. Les problèmes évoqués se situent donc ailleurs. Si les ISP ont cessé leurs activités, c’est pour des questions de mauvaise gestion et de gouvernance. Le directeur de la communication à Algérie Télécom rappelle que l’entreprise qu’il représente n’a pas récupéré son argent alors qu’elle paye pour sa part cash, en devises, les services qui lui sont consentis par ses partenaires extérieurs.

Les TIC, c’est l’affaire de tous

Les TIC, pour M. Meziani, doivent être l’affaire de tous. Depuis un certain temps, des améliorations sont perceptibles dans les prestations d’Algérie Télécom. Le nombre de dérangements se réduit, nous développons des actions de partenariat pour que les TIC en Algérie ne soient pas l’affaire d’Algérie Télécom uniquement.

Wikileaks, le bon et le moins bon

A propos d’une question sur une actualité brûlante, se rapportant à Wikileaks, ce qui se passe est une bonne chose parce que la démocratie se nourrit de transparence. Ce n’est pas bon d’un autre côté parce que toute vérité n’est pas toujours la bienvenue, fait remarquer le président de l’AAFSI parce qu’elle peut être génératrice de désordres voire de drames. Néanmoins, l’orateur souligne que de l’avis de tous les professionnels, la presse, notamment, est tout à fait favorable à cette diffusion à travers la toile et certains grands périodiques d’informations tenues “secret défense”.

Jusqu’à présent, ces professionnels rappellent que les expéditions en Irak et en Afghanistan ont fait l’objet d’une censure de fait, acceptée par la presse. Aujourd’hui, ce sont ces mêmes professionnels qui dénoncent cette censure qui leur a été imposée. Cela étant, le déballage actuel va au-delà des informations qui nous parviennent. C’est beaucoup plus profond que cela.

Un avant et un après Wikileaks

Il y a un avant et après 11 septembre. Il y aura désormais aussi un avant et après wikileaks.

500.0000 accès aux CCP

M.Boufennara Nourredine, directeur de la communication à Algérie Poste, fait remarquer pour le compte de l’institution qu’il représente tous les avantages qu’apporte aujourd’hui internet aux usagers de la Poste avec 500.000 accès à Algérie Poste, et aux comptes CCP. Il y a des sites utiles. Le citoyen a besoin de cela, conclut M. Boufennara.

La convergence est redevenue une mode

Sur une question concernant la convergence, elle est redevenue à la mode, a-t-il été souligné et durant ces dernières années dans le secteur des télécoms. Il s’agit maintenant de faire converger réseaux de téléphonie mobile et accès internet à haut débit via le réseau commuté fixe (technologie ADSL).

L’internet et son impact sur l’environnement

Pour connecter tous ces instruments, il faut un large nombre d’adresses. Mme Bouhadda met l’accent sur l’avantage de l’internet lié aux questions d’environnement. Cela minimise les déplacements, les dépenses aussi. Il y a un réel avantage qui est tiré en termes d’environnement à préserver qui favorise le développement des TIC.
Pour M. Kahlane, répondant à des questions, lui aussi, les limites de l’internet sont humaines. Elles ne sont pas d’ordre technologique. L’Algérie a besoin de communiquer. L’internet le permet.

600.000 photos à la seconde sur Facebook

Il y a 600.000 photos qui sont publiées sur Facebook à la seconde dans le monde. 1,5 million d’Algériens sont sur Facebook. Pour M. Meziani, on ne peut avancer si les capacités créatives ne sont pas développées. Il y a un recentrage patriotique qui s’opère chez nous et c’est une bonne chose. La réhabilitation du chercheur est une réponse concrète à une situation elle aussi concrète. Ainsi, les améliorations apportées à la situation de la recherche et des chercheurs devrait favoriser l’émergence d’un contenu algérien dans le domaine des TIC.
Source : EL MOUDJAHID
07/12/2010

0 Responses to “ ”

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.

Copyright © 2011 | Nous contacter